dimanche 17 avril 2011

Camputers - Cambridge connection


La ville de Cambridge deviendrait-elle l'équivalent britannique de la Silicon Valley? Des firmes connues, Sinclair Research ou Acorn, et d'autres, qui le sont moins, comme Camputers, y sont déjà installées.




Camputers fut créé par un seul homme. David Greenwood commença en 1976 une carrière de concepteur en électronique, travaillant en indépendant pour des firmes comme Pye Telecoms. Quelques années plus tard, il formait sa propre compagnie, spécialisée dans des travaux de développement plus élaborés. Mais il gardait toujours une base contractuelle : Greenwood aborda ainsi le domaine du logiciel, et rédigea un programme de gestion permettant aux brasseries de contrôler leurs ventes aux débits de boissons.

La firme entreprit ensuite de créer un microordinateur. Les premiers projets eurent recours au microprocesseur Z80 de Zilog. En février 1981, Greenwood mit sur pied Camtronic Circuits (qui devint plus tard Camputers), et, grâce à un des prêts que le gouvernement britannique consentait aux petites entreprises, il commença à travailler sur le Lynx dès l'été suivant. Son but avoué était alors « d'apprendre au Z80 A à jongler avec les problèmes, et non à les bousculer ».

John Shirreff fut chargé de toutes les questions relatives au matériel; c'était un diplômé de l'université de Cambridge, mais il avait travaillé dans les milieux de la musique rock avant de rejoindre la compagnie. En Grande-Bretagne, cela ne surprend personne. David Jansons se vit confier la création de logiciels. Il écrivit la version du basic utilisée par l'appareil.

Le Lynx fut commercialisé en 1982. Il avait une allure très professionnelle : un boîtier gris très attrayant, un véritable clavier type machine à écrire, une mémoire de 48 K (extensible à 192 K), huit couleurs, une haute résolution de 248 x 256, ainsi qu'un haut-parleur intégré afin de tirer le meilleur parti de ses possibilités sonores.

Malheureusement le Lynx ne connut jamais un très grand succès en Grande-Bretagne, bien que les ventes à l'étranger aient été assez encourageantes pour que Camputers décide de mettre au point une version plus élaborée de ce modèle de base. Ce fut, peu après, le Lynx 96, qui avait plus de 37 K de RAM directement accessibles à l'utilisateur; il pouvait recourir aux disquettes 5 pouces, et se voyait pourvu d'effets sonores prédéfinis. Des interfaces (série et parallèle) pour imprimante étaient disponibles en option.

Problèmes financiers

Plus récemment, la compagnie a mis en vente le Lynx Lauréate en visant le marché de la petite gestion. Construit autour du Z80, l'appareil peut accueillir le système d'exploitation CP/M; l'utilisateur a donc accès aux innombrables logiciels qui ont été écrits pour lui au cours de ces dix dernières années. C'est là un argument de vente important, la micro-informatique de gestion étant inconcevable sans programmes appropriés. Le Lauréate est par ailleurs compatible avec les deux modèles précédents, et un bus d'extension à quarante voies autorise l'usage de très nombreux périphériques : imprimante en parallèle, manche à balai, logiciels implantés sur cartouche ROM.

Camputers — actuellement présidée par Stanley Charles — a également l'intention de lancer sur le marché une nouvelle version du Lauréate, cette fois sous forme intégrée (et non plus modulaire, comme c'est le cas actuellement). Le Lynx 48 devrait ressortir en Grande-Bretagne, sous le nouveau nom de Leisure : la compagnie est en effet désireuse de s'implanter véritablement sur le marché de la micro-informatique domestique. Les chercheurs travaillent aussi à une machine qui devrait pouvoir concurrencer le QL de Sinclair. Mais les graves difficultés que rencontre Camputers (on parle d'un déficit d'un million de livres sterling) risquent de faire s'évanouir tous ces projets! Ce n'est d'ailleurs pas la seule société britannique d'informatique qui rencontre des difficultés.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire