dimanche 17 avril 2011

Dragon 32 - Tout feu tout flammes


Depuis son lancement en 1982, le Dragon 32 s'est acquis une bonne réputation. Mais de graves problèmes financiers compromettent l'avenir de la compagnie.




Dragon Data fut créée en 1981 par Mettoy, une marque de jouets. Son intention était de tirer profit du boom de la micro-informatique, qui, en Grande-Bretagne, n'en était encore qu'à ses débuts. Grâce à l'aide financière de l'Agence de Développement du Pays de Galles, une usine fut mise en route à Swansea, et le Dragon 32 apparut en août 1982.

Il était construit autour du microprocesseur 6809 de Motorola, et non du Z80 ou du 6502, comme la plupart de ses concurrents. Les circuits imprimés de l'appareil étaient même si conformes aux recommandations de Motorola qu'on accusa Dragon Data d'avoir purement et simplement copié le Color Computer de Tandy, qui lui aussi faisait usage du 6809. Les utilisateurs eurent tôt fait de découvrir que certains programmes pouvaient tourner indifféremmer sur les deux machines»

Le Dragon 32 bénéficiait d'un basic Microsoft (le dialecte basic le plus répandu) et d'un véritable clavier, type machine à écrire. A l'époque de son lancement, le Vic-20 était son seul concurrent dans cette gamme de prix. Un marketing efficace fut aussi à l'origine du succès : au cours des mois précédant Noël 1982, le Spec-trum et le BBC Micro étaient en rupture de stock, et le Commodore 64 n'avait pas encore fait son apparition. Jmm M Efí

Début 83 la firme avait déjà vendu près de trente-deux mille exemplaires du Dragon 32, en partie grâce au réseau de vente de Mettoy, dont de grands magasins comme Boots et Dixons étaient depuis longtemps de fidèles clients.

Dragon Data dut pourtant faire face à de très graves difficultés financières pendant l'été 83 : Mettoy fut mis en liquidation judiciaire, et l'avenir de sa filiale galloise paraissait compromis. Le salut vint finalement d'un consortium de compagnies menées par Prutec, une firme dépendant de Prudential, une grosse compagnie d'assurances qui s'aventurait ainsi dans le domaine de la technologie avancée. On parvint à réunir l'équivalent de trois millions de francs, à titre de « bouée de sauvetage », et Brian Moore, ancien responsable de GEC, devint directeur de la compagnie. Celle-ci put ainsi surmonter ses problèmes de liquidités, investir dans une nouvelle unité de production à Port Talbot, et poursuivre la mise au point du Dragon 64 et d'un lecteur de disquettes.

Un avenir compromis

Le Dragon 64 dispose de 64 K de RAM, d'un clavier très amélioré et d'une interface série RS232C. Le lecteur de disquettes fait usage de disquettes cinq pouces classiques, et il est commandé par un système d'exploitation qui peut tourner aussi bien sur le 32 que sur le 64. Ce dernier accepte également une version de l'OS9, un autre système d'exploitation très puissant.

Toutefois ces projets furent gravement menacés récemment, en juin 84. Prutec et l'Agence de Développement du Pays de Galles ont refusé de financer davantage. La compagnie était mise en liquidation au moment même où elle s'apprêtait à lancer trois appareils nouveaux, dont l'un au standard MSX, et d'autres produits encore. Un arrangement semble avoir été trouvé : Tandy reprenant le 32 et le 64 et GEC se chargeant des futures machines. Mais le Dragon est désormais une espèce menacée.


Un homme de talent

Richard Wadman, directeur du marketing de Dragon Data, s'apprêtait à lancer sur le marché une nouvelle gamme d'ordinateurs lorsque la compagnie se retrouva en liquidation.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire