samedi 16 avril 2011

J. Lyons

L'informatique de gestion débuta dans des applications plutôt inattendues.


En 1947, une société décida de construire un ordinateur pour automatiser le travail de bureau. Cette machine allait être le premier ordinateur de gestion. L'initiative fut prise par J. Lyons, une société de distribution de thé.

L'activité de cette entreprise impliquait un grand nombre de petites transactions, et, afin de rentabiliser ce type de commerce, il était primordial d'obtenir le maximum d'efficacité dans les tâches administratives. Même après les dures années de la Seconde Guerre mondiale, la société employait plus de mille agents de bureau.

En raison de ces contraintes, les responsables de Lyons acquirent rapidement une réputation d'innovateurs : ils introduisirent des machines à calculer dans leurs boutiques dès 1896, et, en 1930, ils expérimentaient déjà l'enregistrement des transactions sur microfilm. Au même moment, ils mirent sur pied un premier centre de recherche pour étudier des méthodes d'exploitation commerciales. Régulièrement, cette société envoyait des représentants à l'étranger afin d'examiner les nouveautés qui pourraient lui être utiles. En 1947, deux employés furent envoyés aux États-Unis pour voir les « nouveaux cerveaux électroniques ». Mais ils ne tardèrent pas à découvrir qu'un ordinateur était construit dans leur propre pays, à Cambridge.

Le conseil d'administration de Lyons commanda une étude devant examiner la construction possible d'un ordinateur. L'étude révéla qu'une telle construction coûterait 1 200 000 F mais permettrait de réaliser des économies de 600 000 F par an. En conséquence, un projet commença en 1947. L'entreprise dut freiner son enthousiasme, car l'ordinateur de Cambridge n'en était encore qu'au stade de la conception. Lyons accorda un montant de 36 000 F à l'université de Cambridge pour l'aider à construire ce qui allait devenir l'EDSAC (Electronic Delay Storage Automatic Computer).Ce montant servit à acheter au gouvernement des surplus de tubes. En 1949, EDSAC réussit à exécuter sa première tâche, calculer une table de nombres primaires !

Lyons analysa les problèmes que son ordinateur devait résoudre et élabora les routines nécessaires. Ces études devinrent les esquisses des premiers programmes et aidèrent à orienter la conception du matériel. Mais il devint rapidement évident qu'un ordinateur de gestion était fondamentalement différent d'un ordinateur de recherche universitaire. Alors que l'EDSAC était conçu pour exécuter des opérations mathématiques longues et complexes, l'ordinateur de gestion devait résoudre un type de problème complètement opposé. Les opérations mathématiques étaient minimales — simplement additionner et multiplier — mais le volume des données à traiter était énorme.

LEO (Lyons Electronic Office) devint opérationnel le 9 février 1954 et fut utilisé pour calculer la paie hebdomadaire des mille sept cents membres du personnel. Il pouvait effectuer en une seconde et demie une opération qu'un employé de bureau résolvait en huit minutes.

LEO fut une véritable réussite pour la société Lyons où l'on se rendit rapidement compte qu'il fallait plusieurs machines. D'autres sociétés s'y intéressèrent et Lyons mis sur pied une société de fabrication et de commercialisation d'ordinateurs pour profiter de l'expérience acquise. Léo Computers eut beaucoup de succès et produisit des versions améliorées de LEO qui trouvèrent des débouchés dans l'industrie, dans l'administration et dans la gestion commerciale. La société fut rachetée en 1963 par l'English Electric Company.



Gestion électronique
Contrairement aux ordinateurs antérieurs qui étaient conçus pour des applications militaires ou scientifiques, le LEO 1 était conçu seulement pour effectuer des opérations arithmétiques simples impliquant des milliers d'éléments ou de transactions par jour.




Magasin de thé électronique
Les boutiques traditionnelles  Lyons offraient un cadre curieux pour accueillir les premières applications sérieuses  d'informatique, mais elles représentaient, en fait, le type d'activité commerciale qui se prêtait le mieux à des méthodes de gestion  informatisées.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire