dimanche 17 avril 2011

Olivetti - Elégance à l'italienne


La firme Olivetti, une multinationale italienne, est parvenue à se créer une réputation de créatrice de machines à la fois élégantes et solides, et joue un rôle important en ce domaine.




En 1908, Camillo Olivetti fonda à Ivrea, une petite ville de l'Italie du Nord, une entreprise employant vingt personnes, et commença la production du premier modèle, machine à écrire de la compagnie, la Ml. A cette époque, l'économie italienne était encore largement dominée par l'agriculture, et l'industrie lourde, qui avait assuré l'essor de l'Allemagne, de la Grande-Bretagne ou de la France, n'y existait guère. Pourtant la production d'Olivetti connut une croissance continue, passant de quatre machines par jour en 1914 à cinquante en 1929.

Dans les années trente, Adriano Olivetti, le fils du fondateur, procéda à une profonde réorganisation, et embaucha comme cadres des élèves de l'école du soir de la compagnie, fondée en 1924. Une politique sociale qui évoque assez « l'emploi à vie » des Japonais fut également mise en œuvre : logements, avantages sociaux. Alors même que l'économie mondiale s'efforçait de résister à la dépression économique de l'avant-guerre, Olivetti poursuivit son essor : en 1933, la compagnie avait déjà vendu quinze millions de produits de bureau. Elle sortit en 1937 son premier téléscripteur, et en 1940 sa première calculatrice.

La guerre marqua bien entendu un temps d'arrêt, mais après 1945 la compagnie entreprit de s'étendre sur de nouveaux marchés; c'est ainsi qu'en 1948 elle s'installa en Grande-Bretagne. Son succès reposait sur des produits de qualité, au dessin particulièrement élégant; même les responsables d'IBM durent admettre que ces machines « s'harmonisaient entre elles comme les pièces d'un puzzle ».

Au cours des vingt ans qui suivirent, la firme aborda le domaine des ordinateurs, sortant une calculatrice numérique dès 1955, tandis que son premier gros système, Elea, était mis au point quelques années plus tard.
Olivetti entreprit de se diversifier davantage, renonçant à l'équipement de bureau mécanique pour passer au matériel électronique, un domaine où elle joue un rôle pilote. Une nouvelle série de mini-ordinateurs apparut, avec des terminaux destinés aux banques et des systèmes de communication.

Le catalogue actuel est particulièrement vaste — plus d'un millier de produits — et la compagnie consacre des sommes importantes à la création de logiciels pour ses machines. En 1982, Olivetti était devenu le second constructeur d'ordinateurs européen (dépassé seulement par IBM), grâce à l'ordinateur portable M10 et au M20, destiné à la gestion : tous deux se vendent particulièrement bien.

Le M10 ne pèse que mille sept cents grammes; il dispose d'un écran à huit lignes de quarante caractères. L'appareil est alimenté par piles, et a une RAM de 8 K, extensible à 64 K. Le M20 est un ordinateur de gestion 16 bits, construit autour d'un microprocesseur Z8001, qui n'a pas connu un grand succès auprès des autres constructeurs. Le M20 est également équipé d'un 8086, ce qui autorise une certaine compatibilité avec le CP/M-86 et le MS-DOS.

Olivetti prévoit aussi de lancer un compatible IBM, et annonce qu'il sera moins cher que le PC. Appelé M24, il sera doté d'un microprocesseur 8086-2 et, en option, d'une carte Z8001, afin de le rendre compatible avec le M20. Cela signifie que la firme a été contrainte d'abandonner son propre système d'exploitation, le PCOS.
Olivetti a récemment signé un contrat avec ATT (la plus grosse compagnie de télécommunications du monde), afin de collaborer à un projet de développement du système d'exploitation Unix. Il n'y a aucun doute qu'à l'avenir le réseau de vente de la firme et ses équipes de recherche et de développement lui permettront de maintenir sa réputation : des produits de grande classe, remarquablement fabriqués.

Mais remarquons que cette coopération apporte une preuve supplémentaire de l'échec d'une future information européenne.


L'élégance avant tout
Olivetti est célèbre pour le dessin très élaboré de ses produits. Ce souci d'élégance marque aussi l'architecture de ses bureaux. Celui-ci fut construit en 1959 et beaucoup de ses éléments ont été repris par d'autres architectes.


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